Sous le fil tendu de nos journées...
- Marie ALLARD-MEEUS
- 12 avr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 avr.
Résumé :
Derrière nos journées à 100 à l’heure, un invité discret s’est installé : le “en même temps”... "Réagir vite en réfléchissant en profondeur", "Etre disponible en avançant sur ses urgences", "prendre des initiatives sans bousculer les habitudes"... Et si ce rythme et ces paradoxes invisibles finissaient par fatiguer le lien, avec soi comme avec les autres ? Ce billet se veut comme une invitation douce à ralentir, choisir, respirer.
Quand chaque pas devient un équilibre...

Répondre à un mail pendant une réunion...
Gérer un projet tout en pensant au suivant....
Écouter un collègue… tout en préparant mentalement sa propre réponse....
Tout faire. Tout penser. Tout anticiper. En même temps.
Mais à force de vouloir tenir plusieurs bouts du fil à la fois, il arrive qu’on ne tienne plus rien vraiment.
La parole devient plus rapide que la pensée.
L’attention se fragmente.
La relation s’émousse.
Le “en même temps” n’est pas seulement une question de rythme ou de surcharge. C’est aussi parfois une question de paradoxe intérieur, d’injonctions contradictoires glissées dans nos interactions les plus banales :
“Sois spontané… mais reste professionnel.”
“Exprime-toi… mais ne dérange pas.”
“Sois autonome… mais conforme-toi à l’équipe.”
“Sois toi-même… mais ne déborde pas.”
Au travail comme ailleurs, ces tiraillements discrets pèsent. On veut faire bien ET faire vite. On veut rester fidèle à ses valeurs ET plaire au système. On veut coopérer ET s’affirmer. En même temps.
Ce déséquilibre, souvent silencieux, laisse parfois un goût d’usure… et transforme la relation à soi ou aux autres en un petit numéro d’équilibriste permanent.
Alors, que faire ?
Rien de radical. Rien de parfait. Mais peut-être… questionner ce “en même temps” quand il devient trop flou, trop glissant, trop fatigant.
Et si la qualité de nos relations ne dépendait pas tant de notre capacité à tout concilier…que de notre courage à poser la question simple :
“Tu veux quoi, vraiment ? Et moi, de quoi j’ai besoin ?”
Pas besoin d’outil.
Pas besoin de miracle.
Juste un peu d’espace.
Un soupir.
Une seconde.
Un regard entier...
Ici et maintenant.
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